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Je m'en vais.
Je ne pensais pas pouvoir réagir de la sorte, si vivement et si
spontanément. Partir vite, sans me retourner. Je m'en vais. Je me dis que ma réaction, m'énerver avec ce gars insignifiant, partir parce que tu acceptes de prendre sa main et de le suivre, prouve à quel point je tiens à toi, mes sentiments ont dépassé ma raison. Je n'en reviens pas. Cela démontre à quel point je me sens près de toi, tout en m'éloignant.
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Mais cela ne peut et ne doit pas continuer de la sorte. Je ne peux accepter une telle chose. Je ne peux prendre cet horizon incertain avec une fille si présente dans mon esprit. Ce moment gâché à la soirée, où ton incrédulité et ta naïveté de 3 secondes ont percé mes sentiments : elles les ont dévoilé ; je ne les pensais pas aussi forts; je ne sais pas si c'est une faiblesse, peut-être une chance finalement.
Mais il arrive un moment où, indéniablement, on arrête. Je m'en vais.
Arrêter, c'est faire le premier effort de ne plus se parler, d'éviter le
regard, d'oublier, et d'enlever de son esprit l'image de l'autre.
Irrémédiable. Je trouve cela dommage, j'en suis conscient. Dommage, d'une part, qu'on n'aille pas plus loin tous les deux, et d'autre part, de perdre une compagnie à laquelle je tiens très fortement. Très fortement.
Mais mon choix est réfléchi. Mon attitude pourrait être paradoxale comparée à ce que, finalement, je ressens pour toi, et à la nature spontanée de notre relation.
Une certaine exclusivité à ton égard, je porte. Je ne remets rien en cause.
Bien au contraire. En prenant conscience de ton unicité, en bon philosophe, je pourrais laisser du temps au temps, pour préserver cette amitié qui nous lie. Mais, je me suis rendu compte samedi soir…
Je me suis rendu compte…je ne peux m'encombrer l'esprit de cette finalité relationnelle où le désir ne demande qu'à s'épanouir. C'est ce que j'ai définitivement choisi de faire par respect de mes idées d'une certaine liberté d'esprit. Avec beaucoup de regrets. On passe à côté de quelque chose. Vraiment, je le pense. Si je n'éprouvais rien pour toi, je n'aurais pas pris la peine de t'écrire cette lettre.
Parce que toute vie a sa finitude, parce qu'elle est hasardeuse, parce que ta rencontre est unique, parce que chaque fois que tu m'appelles, chaque fois que je suis avec toi, chaque fois que j'échange avec toi, j'ai le sourire, je me sens meilleur, que je ne veux pas perdre ces instants précieux, surtout pas,…
mais je m'en vais. Je m'en vais.
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